Satisfait de mon entraînement pour aborder au mieux ce marathon, je suis plus déçu par les 10 derniers jours ou normalement, le but est de faire du jus.
Pourquoi je suis déçu, parce que c’est le printemps, synonyme d’allergies et pour moi, c’est une fatigue que je ressens depuis 10 jours en plus des symptômes habituels.
Cette fatigue me déçoit car je me rends bien compte que par rapport au semi de Bourg en Bresse que j’ai couru le 13 mars, je suis moins en forme.
Tant pis je vais faire avec.
6 h 15, c’est parti pour 1 h de route, direction Annecy et alors que la météo l’annonce depuis mercredi, première surprise de la journée, il ne pleut pas, pour combien de temps ?
L’organisation de ce marathon est au top, les bénévoles sont nombreux pour nous accueillir dans la bonne humeur.
J’en profite pour féliciter les bénévoles pour l’ensemble de la journée, c’est top. du marathon,en passant par le semi ou encore les jeunes, rien à redire.
C’est classe et ça nous donne juste le désir de revenir. Bravo !
Nous sommes avec Christian, mon beau-frère assez détendu, et pourtant c’est son 1er.
Après le gâteau énergétique et les massages à l’huile d’Arnica, on se dirige tranquillement vers la ligne de départ, prendre l’ambiance et surtout apprécier de ne pas avoir la pluie pour démarrer cette course de 42 km.
C’est parti à 8 h 30, un petit tour dans un quartier pour étirer le peloton, nous repassons sur la ligne de départ et prenons le bord du lac.
C’est un régal ce circuit, sur piste cyclable avec une boucle à Doussard qui éloigne les coureurs pour un moment du lac, et retour par la même piste cyclable et tout ça même si le plafond est très bas, dans un joli décor.
Les 1ers km se passent bien, on est juste derrière les meneurs d’allure en 4 h.
Et puis on se retrouve dans le paquet qui suit ses meneurs et c’est pas top, le rythme est un peu saccadé et c’est dangereux car il peut y avoir involontairement des croches pieds.
On choisit de passer devant, on fait l’effort vers le 8ème km.
Mais ça ne va pas car pour les distancer nous devons courir plus vite et on ne veut pas, du coup au ravito du 10, on laisse filer le groupe pour se retrouver derrière et courir à notre rythme.
Tout va bien, je suis mon cardio qui tourne à 83/84 % de ma FCM.
On arrive à Duingt, 15 ème km.
Passage très sympa puisque en même temps que nous courons, il y a la croisière des supporters et donc nos petites familles sont arrivées en bateau pour nous voir passer et il ne pleut toujours pas, seulement quelques gouttes.
L’ambiance est présente et c’est bien sympa.
Je n’ai pas les jambes au top, ça m’inquiète un peu, mais pour l’instant, je suis à un rythme qui me permet d’envisager une arrivée en 4 h 02/4 h 03 et ça me va très bien.
Et puis nous arrivons au 19 ème km, nous avons croisé les 1ers qui sont sur le retour et ils vont vite.
C’est sympa de se croiser, ça met de l’ambiance.
Ce 19ème km est fatal à notre souhait avec Christian de courir et finir ensemble. Christian commence à perdre du terrain sur moi, je l’attends, mais il me dit de continuer sans lui, il a les jambes qui commencent à fatiguer.
Je réfléchir quelques secondes, j’aurai tant aimé le finir avec lui, mais voilà, il reste 23 km, que faire, je sais par expérience, c’est mon 13ème marathon aujourd’hui, que Christian est parti pour galérer jusqu’à l’arrivée et si je reste avec lui, il va se sentir mal à l’aise, va vouloir essayer de tenir un rythme et se sentir encore plus mal. Et moi, à ce stade de la course, si je reste avec lui, je vais avoir une grosse frustration, 12 semaines d’entraînement pour ne pas courir MA course.
C’est décidé, je continue à mon rythme, sans m’occuper de lui. A 5/7 km de l’arrivée, je serai resté avec mon « beauf », mais là c’est trop tôt.
Je passe au semi en 2 h et ce qui est très bon pour le moral, c’est que je commence à doubler et je tiens toujours la même allure, c’est bon même si mes jambes sont fatiguées.
30ème km, ça tient et je double, double, je me régale, de mon petit rythme, j’avance tranquillement vers l’arrivée et je sais que pour moi ce marathon est gagné.
4 ans que je n’avais pas couru une telle distance, 4 ans que j’en avais envie, mais voilà, les blessures, les problèmes persos sont passés par là et aujourd’hui, je suis heureux.
ça peut paraître bizarre, j’ai mal aux jambes, il reste 12 km à faire et je sais que ça va être dur, mais je prends mon pied, je me régale et surtout j’apprécie !
Km 35 , STOP, mes jambes se fâchent, elles ne veulent plus, cela fait un moment que je positive dans ma tête, plus que 11, plus que 10, plus que 9 et là au km 35, je me dit qu’il ne reste plus que 6 km, oui moi, je ne compte jamais le dernier km dans un marathon car je sais par expérience qu’il me pousse des ailes dans le dos et que je finis toujours bien le dernier km.
Mais là entre le 35 et le 40, j’ai du mal à prendre le dessus avec ma tête et dire à mes jambes « allez, continuer de courir, il y en a plus pour longtemps ».
Tant pis, je marche un peu, je coure un peu et j’alterne comme ceci jusqu’au 40 ème km.
Et je continue de prendre du plaisir, j’ai des bâtons à la place des muscles, mais je prend mon pied et je ne trouve pas le temps long, même si ça manque d’ambiance entre le 35 et le 40 km.
Je me retourne plusieurs fois, avec l’espoir de voir Christian, ça serait tellement bien, mais non, il n’est pas là, tant pis j’arriverai seul.
Et il pleut bien, depuis pas longtemps, mais ça tombe, je suis dans ma course et surtout lorsque j’arrive au 40 ème, je vois le village d’arrivée au loin, nous sommes dans Annecy et nous longeons le lac, et ça c’est bon !
Tellement bon que ça y est, les ailes me poussent et je n’ai plus mal aux jambes.
Et je me mets à haranguer le public encore présent, et je cours avec le sourire et je leur demande des encouragements qu’ils n’hésitent pas à m’envoyer.
Et puis là à ma gauche sous un arbre une copine de club avec son copain venu m’encourager. C’est sympa d’être là, je distribue un grand sourire et ils apprécient de me voir bien.
Un virage et là, la famille présente, c’est trop cool, j’ai l’impression de sprinter, mais non, je suis à 10 à l’heure, mais très heureux de les voir et d’entendre leurs cris.
Plus que 500 m et je continue à demander à la foule leurs encouragements, c’est trop top, je finis sur ce tapis rouge, j’ai l’impression de gagner, peu importe il y a 1805 coureurs devant moi, (741 derrière,2546 sont arrivés alors que nous étions au départ 2786, pour 3049 inscrits) mais je m’en fou, dans l’instant présent, c’est moi qui gagne ma course, ma coupe du monde.
4 h 08 mn et 56 secondes, c’est fait, j’ai réussi mon come back sur marathon.
Christian arrive en 4 h 45, il a vécu beaucoup de choses (voir son interview) mais il est heureux d’en finir.