Le test d’effort m’a sauvé la vie !

Oui aujourd’hui je peux l’écrire dans cet article, le TEST D’EFFORT m’a sauvé la vie !!

J’en prends conscience, pourtant j’étais le premier à prendre ça à la rigolade !
Ne sous-estimez pas le test d’effort, faites-le régulièrement, si vous n’en avez jamais fait, allez-y. A n’importe quel âge !

Même si vous n’êtes pas sportif, allez-y, moi ça ma sauvé la vie !
Je vous explique en détail mon expérience !


Début octobre 2022, je vois mon médecin du sport pour un petit bobo, et il en profite pour me dire qu’il serait bien de faire un test d’effort puisque le dernier remonte à 2018.
« Ouais, bon pourquoi pas, après tout ça me permettra d’être fixé sur ma FCM (Fréquence cardiaque maxi), c’est cool » ! Rendez-vous pris pour le 5 janvier 2023. C’est parfait car les 3 premiers mois de l’année j’ai l’intention de faire du fractionné pour retrouver de la vitesse que j’ai bien perdue depuis ma préparation et mon 100 bornes de début 2022.

test d'effort


4 janvier 2023, je fais une séance de fractionné, la 1ère de l’année. Je suis avec les potes de mon club et je monte le cardio jusqu’à 174 pulsations alors que ma FCM est à 186 d’après un test terrain (test Vameval) que j’avais réalisé quelques mois avant.
En rentrant de l’entraînement mon téléphone me rappelle que j’ai un rendez-vous le lendemain. Mince ! Mon test d’effort ! Je l’avais complètement oublié !
Jeudi 5 janvier, je me retrouve sur le vélo de mon médecin du sport pour ce fameux test d’effort, je lui signale mon erreur d’avoir couru la veille. C’est une grosse bêtise de ma part, je n’aurais pas dû faire cette séance de fractionné de la veille. Elle est bien présente dans les jambes et je suis incapable de forcer sur les pédales… et mon médecin m’arrête !!!
« Vous êtes fatigué et j’ai des extrasystoles qui apparaissent à partir de 130 pulsations, certainement la fatigue »
Je lui répond que j’ai fait fait une bêtise avec la séance de course la veille et que oui je suis fatigué !

On reprogramme un test d’effort un mois plus tard et en attendant il me demande de courir en endurance sans faire de fractionné !
Zut alors (pour ne pas dire autre chose) moi qui souhaitais faire du rythme pendant 3 mois et ensuite me préparer spécifiquement pour le marathon du Mont Blanc (et oui j’ai eu la chance d’être tiré au sort).
Bon ok je ne fais pas de séance de fractionné, mais je cours normalement, mon allure seuil est autour de 160 et je fais en sorte de ne pas aller plus haut.
Et je ne manque pas les séances de PPG du lundi soir avec mon club ou suivant les exercices, le palpitant peut monter très fort, mais je suis en forme et je suis bien !

test d'effort 100 km

Toujours des extrasystoles !

2ème test d’effort avec mon médecin, on est début février, je n’ai fait aucun sport pendant quelques jours avant cette date et je suis remonté comme une pendule pour lui faire fumer sa bicyclette, « je vais tout exploser »
Mais non, je suis en pleine forme mais il m’arrête alors que je n’ai pas encore forcé : les extrasystoles sont toujours là à partir de 130 pulsations et il ne veut pas que je continue !!!
J’ai du mal à accepter et lui dit de me laisser aller à fond, que je n’ai pas forcé mais il me répond que non, maintenant il faut que je prenne rendez-vous chez un de ses confrères cardiologue et qu’en attendant il faut que je continue de rester en endurance.
Là, clairement il me fait chier (oui oui j’avoue), je perds du temps dans ma prépa de début d’année et ça me gonfle !
On est en février et j’ai rendez-vous chez le cardio le 25 février.
Je continue la PPG et je me fais le 20 février un trail de 20 km ou le cardio tourne autour de 140/150 pulsations maxi car je fais attention de rester en endurance.

ET clairement, je me prends une 1ère secouée au premier rendez-vous chez le cardio !!!

« Vous n’avez pas compris ce que c’est l’endurance, ne pas forcer, ne pas monter le moteur dans les tours, si vous y restez, c’est le médecin du sport qui aura des problèmes »
Il me fait une échographie : RIEN, ben voilà tout va bien mais il me demande de faire une IRM pour voir si une infection n’a pas laissé de traces sur le ventricule gauche, comme des lésions plus ou moins importantes pouvant amener ces extrasystoles.
Je commence à moins rigoler et il m’explique :
« Le cœur est formé notamment des oreillettes, du ventricule droit et du ventricule gauche : de nombreuses personnes souffrent d’extrasystoles venant des oreillettes et là ce n’est rien, elles vivent très bien avec et ce n’est pas dangereux. Mais vous, c’est le ventricule gauche qui est en cause (ça se voit sur l’électrocardiogramme) et ce n’est pas anodin, il faut trouver la cause ».
OK, il me demande de prendre rendez-vous pour l’IRM et lui me fixe le 30 mars pour un nouveau test d’effort ou il me dit qu’il me poussera à fond cette fois « ah quand même je vais pouvoir faire voir que tout va bien et que je me porte comme un charme du haut de mes 54 ans »

irm test d'effort

IRM : je n’aime pas du tout !

Je me retrouve un matin de début mars à l’hôpital pour passer l’IRM. Je n’aime pas du tout, ça dure 40 min et moi qui n’aime pas être enfermé j’ai bien besoin de la sophrologie pour rester relativement détendu et surtout ne pas bouger dans ce caisson étroit.
Le résultat tombe : RIEN, ben voilà, je suis rassuré et ça m’énerve car je perds du temps avec tout ça et que je ne peux pas m’entraîner comme je veux.
Mon cardio me le confirme, c’est très bien car il n’y a aucune trace sur le ventricule gauche.
Mon début de prépa pour le marathon du Mont Blanc arrive à grande vitesse et je ne peux pas m’entraîner comme je le souhaite « merde ils me font chier » (si si) !
Mais tant que je n’ai pas fait ce nouveau test d’effort avec lui, mon cardio me fait promettre de ne pas dépasser les 120 pulsations pendant le sport.
Ok je respecte, je fais des séances « hamster », c’est-à-dire je monte en marchant et je descends en courant et je fais des allers-retours dans la même montée. Sur le plat, courir à 120 pulsations maxi, revient à marcher vite. Je suis autour de 7 km à l’heure lorsque je cours sur le plat alors qu’en marche rapide j’arrive à faire du 6.5 km/heure.

Me voilà de retour avec mon cardio le jeudi 30 mars pour le test d’effort où il m’a promis de me pousser à fond.
Je suis là pour prendre ma revanche sur cette période et ces médecins qui me font perdre du temps dans ma prépa.

C’est parti je pédale et tout doucement ça devient un peu plus difficile, le palpitant monte petit à petit ; 5 min, 6 min, tout va bien 8, 9, 10 min et là d’un coup « STOP » le cardio m’arrête et me demande :
« Vous n’avez rien senti ? »
« Non, pourquoi ? »
« Il y a un début de tachycardie à partir de 140 pulsations ! »
« Ouais et alors je m’en fous, je veux aller au bout de moi-même, c’est vous qui me l’avez dit, laissez moi aller au bout de ce test »

Et LA, la phrase tombe de mon cardio pour me faire prendre conscience :

« NON, je suis là pour vous soigner et non pas pour VOUS LAISSER MOURIR »

et de continuer « si vous me faites un malaise, j’ai tout pour vous ranimer mais je ne suis pas certain d’y arriver » !!!
« Aujourd’hui avec l’expérience que nous avons, notre rôle n’est pas de vous faire aller trop loin, dans votre état actuel, VOUS RISQUEZ LA MORT SUBITE ! »


Quelques exemples : René GOSCINNY, créateur notamment avec Albert UDERZO d’Astérix, est mort à 51 ans en faisant son 1er test d’effort, il est mort parce que le cardiologue l’a poussé trop loin.
Pareil pour un des membres des Rolling Stones, à l’âge de 47 ans qui s’effondre alors qu’il est plein test d’effort.

Là je tombe de plusieurs étages, je suis sur mon vélo et je viens de me prendre une grande claque dans la gueule, il m’a ouvert les yeux : j’ai risqué le malaise cardiaque, voire la mort subite depuis le début de l’année, voire peut-être avant. Grâce au test d’effort, on se rend compte qu’il y a un problème et qu’il aurait pu être fatal. Moi j’avais l’impression que je perdais mon temps et comme je l’ai dit et je le pensais, ils me faisaient chier, mais j’étais vraiment con, si si, pardon pour cette vulgarité, je n’avais rien compris !
Je me suis entendu dire également « Ah ! Des extrasystoles ? Mais ce n’est rien ! C’est lié à l’âge, qu’est-ce que tu t’en préoccupes ? «  Non ! Écoutons les médecins, spécialistes, pour qui c’est le métier de soigner et de prévenir.

Depuis le début de l’année, je n’ai pas pris au sérieux les alertes de mon médecin du sport et de mon cardiologue, mais là je comprends !
Il faut dire aussi que j’avais un médecin qui, 15 ans en arrière, me faisait chaque année mon certificat médical en me demandant « Vous avez couru toute l’année ? On vous a pas ramassé dans un fossé ? Et bien ç’est que tout va bien, allez hop le certificat, bon pour une nouvelle année de course et de sport »
C’est en changeant de médecin que j’ai fait mon 1er test d’effort l’année de mes 40 ans.

On est le 30 mars et je sors KO, en pleurs du cabinet de mon cardiologue, je me vois foutu pour le sport et je trouve ça totalement injuste, j’ai 54 ans et c’est trop tôt, j’ai encore envie de me faire plaisir car pour moi avant tout c’est du sport plaisir, une bouffée d’oxygène.
Il était prévu que j’aille au travail derrière ce test, mais j’en suis incapable !

Mon cardiologue veut me revoir dès le lendemain car il ne veut pas me laisser comme ça dans la nature et cette fois-ci ma femme m’accompagne !
La nuit a été très difficile et j’ai beaucoup de questions sans réponses et je trouve toujours injuste de ne pas/plus pourvoir mener ma vie.

Et là mon cardiologue prend bien le temps de nous expliquer la situation, nous lui posons de nombreuses questions et nous avons des réponses.
« – A partir de 130 pulsations, je commence à faire des extrasystoles alors que je ne suis qu’en endurance.
– A 140 pulsations, j’ai l’apparition de tachycardie, mon cœur peut rentrer en l’état de fibrillation à tout moment et m’emmener au malaise cardiaque ou pire : mort subite !!! »

Je ne sens rien, je suis asymptomatique, j’ai l’impression d’être en pleine forme, que mon cœur marche très bien et répond à toutes les sollicitations, mais le moteur a des ratés.
Rappelez-vous ma séance de fractionné tout début janvier avec mes 174 pulsations, mes sorties « running » autour de 150/160. Mon trail couru au seuil autour de 150 pulsations, j’étais en DANGER.

Pour l’avenir proche :

Mon cardiologue me pose un Holter, petit appareil qui enregistre le fonctionnement du cœur pendant 24 h dans la vie normale. Cet examen ne donnera rien, mon cœur à un rythme bas va parfaitement.
Il me met sous bêta-bloquants, c’est un médicament qui freine le cœur, c’est un frein moteur.
L’objectif de mon cardiologue c’est que je ne puisse pas monter à de fortes intensités pour ne pas risquer le problème.
Je suis contre ce traitement, moi qui n’ai jamais rien pris de ma vie, ça me fait peur. Je lui dit que je peux arrêter le sport si il le faut :
Il me répond « Non, le sport c’est la vie, c’est bon pour la santé, c’est bon pour le moral, je veux que continuiez le sport en faisant attention d’être toujours autour ou en dessous de 120 pulsations puisque les problèmes commencent à 130 pulsations. Par exemple, si vous vous mettez à courir pour attraper le bus ou un enfant qui veut traverser la rue, le cachet va être là pour vous brider et éviter l’accident cardiaque ».
En fait, c’est un demi cachet, c’est la plus petite dose et dès que je serai soigné on pourra l’arrêter, ce n’est pas un traitement à vie ! Me voilà rassuré sur ce point.

Il me précise que mon état d’aujourd’hui n’est pas dû au sport que j’ai pratiqué, mais un petit problème de santé qui va être résolu !

Mais comment le résoudre, vais-je pouvoir refaire du sport normalement ?

La réponse de mon cardiologue est clairement « OUI »
Je vais fin avril passer un scanner pour voir si il n’y a pas une malformation d’une coronaire qui occasionnerait une mauvaise alimentation du cœur ! D’après mon cardio, c’est très peu probable car on l’aurait découvert il y a fort longtemps.
Deuxième hypothèse que l’on peut voir avec un scanner, une coronaire bouchée ! Mais toujours d’après lui, peu probable également vu mes dernières analyses qu’il m’a demandé de faire et vu mon hygiène de vie.
Mon cardiologue élimine par étape chaque problème qui peut occasionner mes soucis d’aujourd’hui.
Ensuite, si il n’y rien au scanner, je vais rentrer à l’hôpital pour une journée pour faire un examen électrophysiologique, en gros une cartographie électrique de mon cœur. Pour voir si le dysfonctionnement ne vient pas d’une petite partie de mon cœur, en l’occurrence pour mon cas, sur le ventricule gauche. Une fois cette partie ciblée ça sera un petit séjour d’une journée et une nuit à l’hôpital pour l’ablation de cette partie, mon cardiologue me précise qu’il n’y a pas d’opération, à aucun moment !

Et le sport ?

Mon cardiologue me rassure en me disant que pour l’instant je dois m’en tenir à mes 120 pulsations maxi, que je peux faire ce que je veux, que l’altitude ne m’est pas défendue, et qu’une fois que l’on aura soigné mon problème, je repartirai comme avant, que tout sera normal avec juste un suivi par un test d’effort régulièrement.

Aujourd’hui au moment ou j’écris cet article, il y a 10 jours que j’ai eu les explications complètes de mon cardiologue.
Et il m’a fallut tout ce temps pour réaliser que je ne suis pas passé loin de la catastrophe, un malaise sur mon trail couru le 20 février sans les secours proches par exemple, et c’était fini. Ou dans ma campagne autour de chez moi, si je suis seul, on allait me chercher et sûrement trop tard me retrouver.
J’ai conscience que sans le savoir j’ai joué avec le feu, le truc de me dire si je ne tombe pas les 4 fers en l’air dans le fossé, c’est que tout va bien, ce n’est pas faux mais si ça arrive, c’est trop tard.
Je suis asymptomatique et je me sens bien et si le malaise arrive, IL Y A URGENCE VITALE ! Le pire pouvait être la mort subite.

TEST D’EFFORT : Faites-le !

Régulièrement, allez faire un test d’effort, c’est très bien remboursé, ce n’est pas du temps perdu car moi sans ce test d’effort j’aurais pu perdre la vie.

Et pire ne faites pas de faux certificats médicaux,

c’est jouer avec votre vie !

Amis coureurs, amis cyclistes, amis randonneurs et même sans faire de sport, un test d’effort tous les ans peut vous sauver !

Je ne le dirai jamais assez,

un test d’effort peut sauver la vie !

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